Le monument aux morts situé à la sortie ouest du village de Gourbit à l'intersection de deux
chemins entre l'église et le cimetière a été construit en 1942. La décision d’ériger un tel édifice a été prise par le conseil municipal et son maire qui était alors Paul Galy, le 22 mars 1941 et un crédit de 5 000 francs a été adopté. Il figure au budget additionnel de 1941. Un terrain de 10 mètres carrés a été acheté à Etienne Builles demeurant à Toulouse pour la somme de 200 francs et le mur de soutènement situé à l'arrière du monument, d'un coût de 2 000 francs, a été rapidement construit. L’édifice a été commandé à monsieur Buscaglia, tailleur de pierre de Tarascon-sur-Ariège. D'un coût de 10 000 francs, il devait être posé le 1er août 1941. De fait, le monument aux morts n'était pas construit lorsque la délégation spéciale a été nommée par le gouvernement de Vichy en remplacement du conseil municipal. En effet, en séance, le 13 avril 1942, le maire informe son conseil de l’article paru ce jour dans le quotidien régional La Dépêche. Les autorités communales sont remplacées par une délégation spéciale présidée par Louis Comte. Ce dernier reprend les travaux concernant le monument mais faute de ciment – la pénurie régnait alors -, la pose fut finalement réalisée le 2 novembre 1942. Ce monument
était, dès l'origine, dédié aux morts de la guerre de "1914-1918" et de la guerre de "1939-1940". En effet, le dessin du projet de l'élévation de ce monument comporte les dates "1939-1940". Le chiffre "5" présent sur le monument a donc été ajouté au début des années 1945, lorsque les noms des morts de cette guerre ont été portés.
Les listes suivantes sont établies à partir du relevé des noms et prénoms gravés sur le monument aux
morts de Gourbit. Les informations complémentaires (dates et lieux de décès, de naissance, grade et régiment) en bleu proviennent du site « memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr » et celles portées en rouge du centre des archives contemporaines (Archives Nationales) à Fontainebleau (77). Les archives contemporaines (CAC) détiennent les listes par départements et communes des soldats « Morts pour la France » au cours de la Grande Guerre. La loi du 25 octobre 1919 prescrit, en effet, qu’un Livre d’or sera déposé au Panthéon et que chaque commune en recevra un extrait. Il renfermera les noms des combattants des armées de terre et de mer et ceux des « non-combattants ayant succombé à la suite d’actes de violences commis par l’ennemi, soit dans l’exercice de fonctions publiques, soit dans l’accomplissement de leur devoir de citoyen » morts entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919 date officielle de la cessation des hostilités. Ce Livre d’or n’a jamais été versé au Panthéon et les listes se trouvent aux archives à Fontainebleau. Le conseil régional Midi-Pyrénées en détient une copie.
Pour l’armée de terre, le service de l’État civil et des Sépultures Militaires du ministère des Pensions dresse ces listes – documents historiques – vers la fin des années 1920.
Le 12 septembre 1930, le maire de Gourbit porte ses observations sur les listes qu’il a reçues du ministre des Pensions concernant les Morts pour la France. Il demande entre autres que les services de l’État ajoutent le nom de Jean Baptiste Pierre Defons. Ces services informent que ce militaire « a été mis en congé illimité de démobilisation le 3 mars 1919 » et qu’il est vivant à la date du 5 août 1930. Comme d’autres noms gravés sur le monument aux morts, absents sur la liste des Morts pour la France, la situation de ce soldat ne correspond pas aux exigences des lois des 25 octobre 1919 et 28 février 1922. Le Livre d’or de la commune comporte seulement 14 noms.
Gourbit, au recensement de 1911, compte 556 habitants. Les 17 noms portés sur le tableau
commémoratif correspondent à 3,1% de la population de ce village.
Guerre 1914 - 1918. Fonds du ministère des Pensions : livre d'or des Morts pour la France - Département de l'Ariège (1919-1935).
Dès 1914, la qualité de « Mort pour la France » est
attribuée aux civils et aux soldats victimes de la Première Guerre
mondiale ; ainsi, tout au long du conflit, le ministère de la Guerre
tient à jour un fichier de tous les soldats honorés de cette mention qui
répondait à des critères précis : seules les personnes décédées entre
le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, morts sur le champ de bataille ou à
cause de dommages directement imputables au conflit, étaient
susceptibles de la recevoir.
Par la loi du 25
octobre 1919, « relative à la commémoration et à la glorification des
morts pour la France au cours de la Grande guerre », l’État lance le
projet d'un
comprenant les noms de tous ces héros anonymes, qui serait déposé au
Panthéon. Le ministère des Pensions, nouvellement créé, est chargé
d'établir, à partir du fichier existant, la liste des Morts pour la
France de chaque commune ; il l'adresse en 1929 aux maires qui la
contrôlent et l'amendent. Des correspondances témoignent souvent de ces
échanges entre les deux parties. Toutefois, les décalages entre les noms
figurant sur les monuments aux morts et ceux des Livres d'or
proviennent du fait que la liste du ministère est établie en 1929 alors
que les monuments aux morts ont presque tous été érigés entre 1920 et
1925. En 1935, la présentation matérielle du futur Livre d'or est fixée :
120 volumes devaient être imprimés en plusieurs exemplaires, dont un
serait déposé au Panthéon. Les contraintes budgétaires, puis le début de
la Seconde Guerre mondiale, mirent fin au projet, en laissant subsister
la documentation préparatoire.
Livre d'or
Les
Archives nationales conservent ainsi pour chaque commune française, la
liste des soldats Morts pour la France, classée par ordre alphabétique
des départements puis des localités. Ces listes nominatives communales
permettent de connaître les nom et prénom de chaque personne, ainsi que
la date et le lieu de son décès. Le lieu de sépulture, en revanche,
n'est pas indiqué, pas plus que l'unité à laquelle le soldat était
rattaché. En principe, les personnes mentionnées sont celles qui sont
nées ou résidaient dans la commune au moment de la mobilisation, mais un
flou a longtemps subsisté sur cette question ; c'est ce qui explique,
pour une part, les divergences entre les listes communales de Morts pour
la France et les noms portés sur les monuments aux morts.
GALY François Lucien, (Gourbit, Ariège), 123ème RI
80e régiment d'infanterie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire